- Benjamin Gayrard a écrit:
- Je ne nie pas la différence, je dis qu'elle est tellement minime qu'il peut être difficile de les distinguer. De plus certains éleveurs peu scrupuleux vont croiser ces 2 variétés sans grand soucis de génétique.
Excellente remarque, Ben ! Permets-moi de rebondir un instant sur ces deux variétés.
Ce qui me semble assez étonnant, c'est que le caille blanc citronné est né en Belgique il y a de nombreuses décennies et ne s'est pas tellement exporté aux Pays-Bas (cette variété reste rare même en Belgique), tandis que le caille blanc doré a été créé aux Pays-Bas il y a environ 20 ans indépendamment (semble-t-il) du caille blanc citronné.
Ces deux variétés n'existent pas chez le barbu d'Anvers, pour ce que je sais ; seulement chez le barbu de Watermael et également chez sa variante sans queue, le barbu de Boitsfort.
Comme chez toutes les variétés comportant du blanc dominant (les "fauve caillouté blanc" du sabelpoot, "saumon blanc doré dit pile" de diverses races, etc.), les sujets d'expo en caille blanc (doré ou citronné) ne doivent pas présenter de taches noires dans le blanc du plumage.
Ce qui implique plusieurs choses :
- soit on accouple des sujets blanc dominant ensemble pour obtenir des blancs dominants hétérozygotes sans traces noires, mais avec une couleur de fond souvent délavée
- soit on accouple des blancs dominants avec des noirs (ici des caille doré classiques) pour conserver une couleur de fond soutenue, on fait apparaître du noir dans les parties blanches chez les animaux hétérozygotes
- soit des accouplements moins conventionnels (avec du caille bleu ou autre)
Les sujets de ces deux variétés que j'ai ramenés de Belgique ont un très bon type, mais une couleur de fond trop délavée, ce qui est dû à mon avis à une sélection trop poussée dans le blanc dominant.
Ma poule reproductrice caille blanc citronné est presque blanche.
En croisant cette variété avec des mille-fleurs, il est apparu chez Alexdetoulouse des sujets à marques bleues à la 2e génération, signe que ce blanc très pur du plumage cachait aussi du bleu, voire du blanc sale.
A l'opposé, la poulette caille blanc doré que j'avais ramenée des Pays-Bas était meilleure en couleur, même si son type laissait à désirer.
J'ai obtenu cette année 3 jeunes poules caille blanc citronné qui sont meilleures en couleur, mais ont un dessin trop flou.
Les poussins des deux variétés naissent blancs.
La définition du caille blanc doré me semble très simple : on prend un Watermael ou un Boitsfort caille doré classique, et on remplace le noir par du blanc.
Il faut conserver une couleur de fond jaune nankin assez soutenue (orangée mais pas rouge) et uniforme, ainsi que la finesse du dessin, sur fond blanc.
Cette poule d'origine néerlandaise illustre bien cette couleur (élevage de Hans Heemskerk du club technique ZOBK - http://www.zobk.nl - , photo de Roelof Kleef parue dans la revue néerlandaise
Kleindier Magazine en 2007) même si son type n'est pas idéal.
Voici mon coq caille blanc doré né en 2009, il pourrait avoir les épaules un peu plus foncées mais il a un type très sympa, et surtout très peu de noir dans les zones blanches (son père est le caille blanc citronné sur la photo n° 3 plus bas et sa mère est caille doré) :
Voici mon ancien coq reproducteur caille blanc citronné pour comparer :
Le caille blanc citronné subit une dilution que je connais assez mal, celle provoquée par le gène "dilute" Di.
Sur la couleur caille blanc, cette dilution donne une couleur de fond "jaune crème" au lieu d'être "orangée" (jaune nankin), et il me semble que le dessin typique de la variété caille devient plus flou, à moins que ce soit simplement l'absence de contraste avec le blanc qui donne cette impression.
Au niveau du phénotype, l'éleveur belge qui m'a vendu des sujets en 2008 me disait que le caille blanc doré avait une couleur de fond intensive alors que le caille blanc citronné avait une couleur de fond pastel. C'est la manière la plus simple de le dire.
Plus récemment, lorsque j'ai obtenu ce coq caille blanc doré encore un peu clair l'an dernier (photo n°2 ci-dessus), l'éleveur belge Jeroen Muys, dont la famille est très connue pour l'élevage des barbus belges, m'a indiqué qu'ils croisaient toujours les deux variétés ensemble.
A mon avis, c'est pour obtenir des sujets caille blanc doré à couleur de fond soutenue car dépourvus du gène Di, et des caille blanc citronné hétérozygotes pour le gène Di, dont la couleur de fond est diluée mais ne devient pas carrément blanche.
En bref, je pense qu'il y a une différence clairement visible qui doit être cultivée et que les sujets "intermédiaires" doivent être évités pour que chaque variété soit bien définie.
C'est délicat, certes, parce qu'on dilue une couleur de fond "jaune nankin" qui n'est déjà pas aussi foncée que le doré ou le fauve classique d'autres variétés.
Mais sinon, où serait le fun...?